Salah, étudiant franco-palestinien, kidnappé le 13 mars 2005 dans les Territoires occupés puis « transféré » et emprisonné en Israël a été condamné le 17 avril 2008 à 7 ans de prison par un tribunal militaire israélien. Pour un « délit d’intention » -délit qui n’existe pas en droit français-à l’encontre d’un dirigeant du parti israélien extrémiste Shass. Et après l’annulation de 25 audiences de ce tribunal, faute du moindre témoin !
Nous savons ce que la justice militaire d’une puissance occupante veut dire ! Salah condamné pour rien, prisonnier de jure est de facto un otage :
il est otage de l’occupation israélienne qui juge ceux qu’elle opprime
il est otage de la « justice » militaire israélienne qui l’a contraint à s’accuser faussement (plaider coupable) sous peine d’une sanction plus lourde
il est otage des jugements discriminatoires de la justice israélienne.
Ainsi, elle ne condamne pas les auteurs, juifs, du meurtre de 11 Palestiniens, citoyens israéliens, en octobre 2000 mais condamne lourdement Salah qui « n’a pas de sang sur les mains », qui n’a pas blessé ou tué, et chez qui les services spéciaux israéliens n’ont pas trouvé la moindre trace d’arme ou le moindre élément susceptible de prouver qu’il était décidé à un acte attentatoire contre un Israélien.
Autre exemple : sur 130 cas de violences policières répertoriées par une association israélienne des droit de l’homme à l’encontre de Palestiniens, il y a eu 9 poursuites et 4 procédures disciplinaires ! Les soldats ou les colons criminels sont rarement punis ou écopent de peines minimes !
il est otage de la politique intérieure israélienne, le parti Shass étant courtisé par les 3 grands partis israéliens en prévision d’alliances de gouvernement
il est otage de l’annexion illégale de Jérusalem-est par l’Etat israélien, Etat qui exclut les prisonniers habitant Jérusalem-est occupée, comme Salah, des libérations anticipées ou des échanges de prisonniers
il est otage de la politique de criminalisation des Palestiniens avec enlèvement et emprisonnement d’un maximum de Palestiniens (plus de 10 par semaine, un homme sur quatre emprisonné au moins une fois dans sa vie !). Cela dans le but de détruire la société civile et de soumettre les responsables palestiniens -les prisonniers étant utilisés comme otages- à plus de concessions dans tous les domaines, du fait de la pression énorme de la société civile palestinienne pour leur libération. Dans le but aussi , par des interrogatoires interminables sous pression physique et psychique, d’extorquer des informations sur d’autres Palestiniens ou de recruter des collaborateurs (article dans Le Monde du 9 septembre)
De plus Salah est « victime » d’un « 2 poids-2 mesures » évident de la part des dirigeants français :
d’un côté N. Sarkozy a déclaré vouloir faire libérer G.Shalit [1] dès sa capture, et a cité son cas à plusieurs reprises. La famille Shalit a été reçue à plusieurs reprises en France et en Israël par N.Sarkozy ou par des ministres. Ils effectuent de nombreuses démarches en faveur du seul prisonnier israélien, tankiste participant au siége meurtrier de Gaza.
la famille de Salah , en dehors de l’assistance des services consulaires de Jérusalem-est et Tel-Aviv n’a pas reçu la même considération pour leur fils. Nos dirigeants se sont toujours alignés et soumis au jugement du tribunal militaire d’occupation, jugement qu’ils réclamaient ! La libération immédiate de Salah n’ a jamais été exigée . Et pour Rachida Dati , à Jérusalem le 21 septembre, Salah ne semble même pas exister !
Il ne faut pas que Salah devienne aussi « l ’otage » des très bonnes relations entre les dirigeants français et israéliens !