“Vous avez donné du sens à la signification”, voici comment l’écrivain libanais Elias Khoury, romancier, auteur de théâtre, critique et intellectuel, l’auteur du roman « la porte du Soleil », a commencé sa lettre aux militants qui ont installé un nouveau village palestinien, Bab Al-Shams, près de Jérusalem-Est occupée.
“C’est une lettre aux miens, à ma famille dans le village de Bab Al-Shams”, commence Elias qui ajoute“ J’aimerais être là avec vous, je vous vois, et je vois comment le rêve devient une réalité implantée dans la terre”.
L’ intellectuel libanais a envoyé ses voeux et ses amitiés à tous les militants installés dans ce nouveau village palestinien, sur la terre de Palestine, à ceux qui ont déclaré à l’occupant :
“ceci est notre pays, notre terre, nous avons le droit de construire dans notre propre Etat”.
Les militants affirment que ce village, construit sur des terres nommées E1 par Israël, fait partie de l’Etat de Palestine et que leur décision découle du choix qu’a fait Israël, il y a quelques mois, de construire plus de 4000 unités d’habitation pour les colons juifs dans la zone.
E1 est situé à l’est de Jérusalem dans la zone qui s’étend entre le bloc de colonies illégales de Maale Adumim et Jérusalem occupée.
C’est une zone de 13 km² qui appartient à des Palestiniens de Al-Esawiyya, At-Tour Abu Dis, Al-Ezariyya, Anata et Az-Za’yyim.
Dans sa lettre, Khoury dit que c’est la Palestine : “quand vous avez construit votre village, vous avez rendu la Palestine à la Palestine, vous avez donné du sens à la signification”.
“Je vois dans votre village le visage de nos aimés qui ont disparu au long du chemin et qui vinrent à la terre, la terre de Palestine, Palestine la mère patrie de ceux qui furent chassés de leurs foyers et de leurs terres, expulsés de leur terre et traités comme des étrangers alors qu’ils sont le peuple autochtone de ce pays, son Olivier et son huile.”
“Je vois dans vos yeux un pays qui renaît des ruines de la Nakba qui commença il y a 64 ans et continue à se dérouler, je vois les mots, je vous vois grandir dans ma conscience, je vous vois voler jusqu’à atteindre le ciel”.
Khoury a publié sa lettre par l’intermédiaire d’un reportage du journaliste Mohammad Younis, du journal libanais of the Al-Hayat.