Juif ashkénaze (et communiste) par sa mère, Algérien (et maquisard) par son père, Mehdi Belmecheri-Rozental est une figure connue du mouvement de solidarité pour la Palestine en France. Parallèlement à ses activités comme coordinateur départemental des Jeunes communistes du 94, puis en charge des questions internationales et membre actif du comité « Libérez Salah Hamouri », il a réalisé un master à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur la vidéo comme outil de lutte en Palestine. Il obtient son diplôme quelques mois avant qu’Ahed Tamimi ne devienne un symbole international et braque les projecteurs sur cette forme de résistance.
Contributeur pour Orient XXI, il décide en 2018, sans expérience technique mais convaincu que le documentaire est le meilleur format pour transmettre des témoignages, de donner la parole à des femmes palestiniennes sous le regard bienveillant de sa caméra : « J’ai laissé une liberté de parole totale aux femmes que je rencontrais, explique-t-il. Ce sont elles qui choisissaient ce qu’elles avaient envie de raconter, ou de garder pour elles ». Son souhait n’est pas de proposer une succession d’interviews, mais de faire partager aux spectateurs ces rencontres et moments de confidence.
Le documentaire mêle le récit de femmes palestiniennes de milieux sociaux et d’espaces de vie différents, abordant un quotidien entrelacé par l’occupation et une société patriarcale, ainsi que des discriminations sociales ou homophobes. Face à l’incarcération massive des hommes palestiniens, les femmes palestiniennes se trouvent définies comme des « gardiennes de foyer », marginalisant leur rôle dans la lutte de leur peuple, au grand dam d’associations féministes qui continuent de lutter sur ces différents fronts. Il est temps de leur donner la parole, et de les écouter.
Thomas Vescovi
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