Le 7 juillet 2020 l’AFPS Alès Cévennes transmettait à une douzaine de maires de la région, ayant à plusieurs reprises manifesté leur solidarité avec la Palestine, l’appel à parrainage des villages de la vallée du Jourdain menacés d’annexion par le gouvernement israélien de Netanyahou : « Des maires et présidents de Conseil Départemental de France s’adressent à leurs collègues pour développer une solidarité avec les collectivités palestiniennes face à l’annexion israélienne de la vallée du Jourdain ». Un courrier de Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, ville très active au sein du RCDP (Réseau de Coopération décentralisée pour la Palestine) est venu appuyer notre démarche.
Le premier octobre suivant, les membres du Conseil Municipal de Saint Martin décidaient à l’unanimité de parrainer le village de Douma : « Cette annexion est inacceptable et contrevient à la dignité et au respect de la vie humaine, au droit de chaque peuple de disposer de sa terre, et met un terme à l’espoir de création d’un état libre et indépendant en Palestine. Inacceptable et dangereuse, également, car elle met définitivement fin à toute volonté d’arriver à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Elle conduira au développement d’une société basée sur l’apartheid et les discriminations… le conseil municipal considérant la décision de l’annexion, par le gouvernement israélien, des villages de la vallée du Jourdain, illégale au regard du Droit international... décide de parrainer un village palestinien de la vallée du Jourdain, en coopération avec le Réseau de Coopération Décentralisée avec la Palestine… »
C’est donc tout naturellement que nous avons tenu la soirée de clôture, le 27 novembre, dans cette petite commune de 4700 habitants, près d’Alès, très engagée dans le soutien au peuple palestinien. Au fil des années, il y a eu d’abord la plantation d’un olivier, puis la décision de désigner Marwan Barghouti citoyen d’honneur, la défense constante de Salah Hamouri, les pétitions signées, les courriers envoyés… La parole fut donnée à Claude Cerpedes, maire de St Martin et cheville ouvrière du projet, afin de faire connaître plus largement ce parrainage et l’engagement de la commune. Malgré quelques difficultés, nous sommes parvenus à établir une communication en visio avec le maire de Douma, Souleiman Dawashi.
Devant soixante-dix personnes, le maire de Douma entouré de son équipe a échangé avec les élus de St Martin. Le son n’était pas toujours bon, mais suffisant pour se comprendre (avec l’aide de Fatmeh, réfugiée syrienne comme traductrice). Chacun présenta sa commune, Douma expliqua la situation difficile du village régulièrement attaqué par les colons et visé par l’annexion. C’est à Douma qu’une nuit de l’été 2015, des colons ont assassiné une famille, en envoyant un cocktail molotov sur leur maison. Seul un petit garçon, grièvement brûlé, a survécu.
Le public, attentif, multiplia les propositions d’ordre humanitaire : envoi de médicaments, de cartables et de cahiers… Les élus de Douma déclinèrent, réclamant des soutiens politiques : informer, exercer des pressions sur les responsables politiques français. Ainsi, la municipalité de St Martin s’est engagée de mettre en place une solidarité politique et pragmatique, selon l’expression du maire. Elle se décline de la façon suivante :
– Une pétition (« rendez-leur leur eau, leurs biens ») mobilisera en 2022 les habitants qui seront invités à la signer ;
– Organisation d’une visite d’élus St Martinois à Douma, en 2022-2023 ;
– En sport : proposition de recevoir des enfants de Douma pour un stage de foot, des rencontres, et une visite de la région (aller voir la mer), au printemps 2023 ;
– Côté culture : avec Les Amis de la médiathèque, organisation d’une « « journée palestinienne », à l’automne 2022.
Pour le maire il s’agit d’impliquer au maximum la population, les associations et si possible les communes voisines. Déjà le maire de St Julien les Rosiers, présent à la soirée, a exprimé le souhait que sa commune s’associe à la démarche de la municipalité de St Martin de Valgalgues. Il reste à mettre en place un sérieux plan de bataille.