On se pince pour le croire, mais il existe toujours aujourd’hui en plein Paris des groupes qui collectent directement des fonds pour l’appareil militaro-policier israélien.
Le MAGAV, ce sont les gardes frontières, une unité spéciale de la police militarisée dans laquelle les jeunes Israéliens peuvent demander à faire leur service militaire, comme naguère Arno Klarsfeld. Les touristes et pèlerins qui se pressent dans la vieille ville de Jérusalem les côtoient sans toujours bien comprendre de qui il s’agit. Ils sont pourtant faciles à identifier avec leur écusson sur le haut du bras, représentant une forteresse.
Ecoutons ce qu’en dit Migdal, l’association qui comme tous les ans organise à son profit un diner spectacle (sans en dévoiler le lieu) le 9 février prochain, cette fois à l’occasion du 60ème anniversaire du MAGAV : « Composée d’officiers professionnels et de soldats combattants déployés dans les villes frontalières d’Israël, les territoires disputés, et les implantations juives de Judée-Samarie, Magav est notamment responsable de la sécurité de Jérusalem, (Vieille Ville, Kotel etc.), et lutte contre les infiltrations des pays ennemis ». Notons au passage que, Jérusalem prétendument réunifiée, est bien au cœur de leurs missions : la propagande ne suffit pas à changer la réalité et, en dépit de la politique de « judaïsation », Jérusalem-Est reste palestinienne et subit la présence des gardes frontières.
Ils sont aussi particulièrement présents et choquants à Hébron.
Leur formation est spécialement centrée sur « la lutte anti terroriste » explique Migdal qui a réussi, grâce aux dons récoltés, à leur offrir plusieurs centaines de gilets pare-balles ! Elle comprend plusieurs unités spécialisées dont une dans l’enlèvement des militants palestiniens et l’infiltration. On est donc bien au cœur du dispositif d’Etat militaro-policier israélien. Et c’est en toute tranquillité, qu’une association française peut récolter des fonds pour une armée étrangère, force occupante d’un pays auquel la France a contribué à donner le statut d’Etat observateur à l’ONU.
Ce n’est certes pas nouveau, mais quel militant de la paix pourrait ne pas en être choqué ! Cela semble pourtant laisser de marbre le Ministre de l’intérieur. Bizarre, non ?
Pour notre part, nous n’aurons de cesse de dénoncer ces organisations qui, directement avec le KKL ou par l’intermédiaire d’officines comme Migdal pour le MAGAV, participent à la promotion et au financement de la colonisation et de l’occupation militaire.
Jean Paul Roche